L’état d’urgence tend à devenir permanent

[Publié le 08 mai 2020]

Que se passera-t-il après ? Il faudrait pouvoir penser que le virus disparaîtra subitement comme il est apparu. Or il est probable que ce ne sera pas le cas. Si le virus perdure et reste présent dans l’environnement, il nous faudra apprendre à vivre avec. 

Des voix s’élèvent pour identifier les carences de la société révélées par la pandémie et proposer des

solutions : la voie ouverte à de nouvelles solidarités, un système de santé soutenu par l’Etat garant d’une vraie reconnaissance du personnel soignant, le redéploiement du service public, la relocalisation du secteur industriel dans des domaines stratégiques comme les médicaments, les tests, la fabrication de masques, une agriculture saine et locale, l’encouragement des déplacements en vélo, une meilleure prise en compte de la dépendance et la transformation du modèle actuel des EPHAD.

Les jours d’après seront-ils les jours du télétravail ? La SNCF l’encourage, pour pouvoir assurer la distanciation entre les voyageurs dans ses rames et demande aux employeurs des plages horaires étendues pour limiter l’affluence aux heures de pointe. 

Le personnel soignant sera-t-il entendu ? Il dénonçait depuis des années le sous-effectif, les budgets en baisse, les suppressions de lits hospitaliers (15% des lits ont été supprimés durant ces 15 dernières années), la tarification à l’acte, le management de la performance et l’hôpital géré comme une entreprise avec des objectifs de réduction de coûts. 

L’état d’urgence sanitaire est, peut-être, un mal pour un bien. Dans tous les cas, il est de notre devoir de prendre du recul et d’interroger ses fondements et sa légitimité. Il est défini par « un régime de crise, dont le caractère exceptionnel justifie la liberté donnée à l’administration (préfets et ministre de l’Intérieur) de prendre des mesures susceptibles de porter atteinte aux droits et libertés des individus ». Cet état provisoire du droit en France autorise donc la mise en place tout un ensemble de mesures d’exception. Par exemple, la police et la gendarmerie peuvent verbaliser toutes les nouvelles infractions aux manquements à la loi d’urgence sanitaire. Avec le prolongement de deux mois supplémentaires de l’état d’urgence et le début de la période de déconfinement qui s’amorce, la possibilité est désormais ouverte aux agents de sécurité assermentés dans les transports en commun d’exercer le pouvoir de verbalisation pour une infraction, comme l’absence de masque. L’extension des pouvoirs de verbalisation à toute une série d’agents est inédite. De la même manière, en un temps record, il est aujourd’hui possible de créer un fichier des personnes contaminées, chose impossible dans le droit français « ordinaire » et tout à fait inimaginable il y a seulement quelques mois. Enfin, en quelques jours, le droit du travail a connu beaucoup d’entorses sous couvert de devoir répondre à la situation de crise.

A l’état d’urgence sécuritaire mis en place après les attentats et qui a duré presque deux ans, succède maintenant l’état d’urgence sanitaire…

Des mesures d’exception qui devaient rester provisoires rentrent insidieusement dans le droit commun et pourraient nous pousser vers une démocratie illibérale, c’est-à-dire une démocratie où les libertés fondamentales passent derrière le soi-disant intérêt de la Nation Ces démocraties illibérales se développent de plus en plus à travers le monde, notamment en Europe de l’Est.

Doit-on ainsi brader systématiquement, comme cela s’est pratiqué ces dernières années, les libertés individuelles contre un niveau de sécurité (non garanti) plus élevé ?

Dans sa dernière allocution le Président parle de jours heureux. Le programme de gouvernement

proposé par le Conseil National de la Résistance était intitulé… »Les jours heureux ».

Ceux d’après la victoire de 1945. Ce programme définissait un nouveau contrat social au sortir de la guerre avec la création de grandes sociétés publiques, un secteur public permettant de garantir les besoins fondamentaux au plus grand nombre, de nouveaux droits pour les travailleurs, un système de retraite par répartition et la création de la sécurité sociale. Il a tenu quatre décennies puis a été régulièrement attaqué par les gouvernements qui se sont succédés.

Le plan de reprise d’activité (déconfinement) à Saint-Egrève

[Publié le 07 mai 2020]

Le déconfinement est une étape nécessaire vers la normalisation de nos vies. Pour que cette période de transition fonctionne, tous les experts sont unanimes sur au moins deux points : il est impératif de tester très largement la population pour endiguer la circulation du virus, et le masque pour tous est une composante essentielle pour éviter la propagation du Covid-19.

De manière générale, les rassemblements de plus de 10 personnes sont proscrits jusqu’à nouvel ordre (au moins jusqu’au 2 juin) et la distanciation physique reste la règle, ce qui permet de mieux comprendre le plan de reprise d’activité de la commune.

La carte nationale de déconfinement communiqué le 7 mai place la région AURA et le département de l’Isère en couleur verte ce qui autorise la ré-ouverte des parcs publics dès le 11 mai et des lycées début juin en fonction de l’évolution de la situation.

Les déplacements seront autorisés dans la limite de 100 kms à vol d’oiseau depuis chez soi, au moins jusqu’au 2 juin. Dans les transports en commun, le port du masque est rendu obligatoire sous peine d’une amende de 135 €.

Les masques : la ville s’est inscrite dans plusieurs commandes groupées mais, au final, n’est pas en capacité de fournir des masques pour tous nos concitoyens à compter du 11 mai.

La Région AURA a très tôt annoncé qu’elle fournirait un masque par personne. Ces masques devraient enfin arriver le 25 mai au mieux. Ils seront de catégorie n°1 et lavables jusqu’à 50 fois.

L’Etat a annoncé que tous les français devaient avoir aussi un masque, mais pour finir laisse à charge aux communes et EPCI de se débrouiller. Résultat, l’Etat participera à 50 % des frais d’achat des masques.

Grenoble-Alpes Métropole : finalement la ville, comme 35 des 49 communes de la Métro, a décidé de commander des masques dans le cadre d’une commande groupée de l’EPCI. Cette commande concerne 400 000 masques. 10% devraient arriver le 11 mai, 30% le 20 mai, 30% le 27 mai et le reste par la suite.

La ville de Saint Martin d’hères s’était occupée très en avance de lancer une commande et a déjà reçu déjà 60 000 masques qu’elle est en train de distribuer à ses habitants. Grenoble a géré aussi seule ses commandes (175 000 masques en tissu confectionnés par des entreprises locales).

Le plan B à Saint-Egrève : 3000/4000 masques en tissu confectionnés par 150 bénévoles seront prêts pour la semaine du 11 mai.

Avec les 10% de la commande Métro, la ville table ainsi sur environ 5000 masques à distribuer à partir du 13/05.

Les critères de distributions : personnes de 70 ans et + et personnes à bas revenus ciblées par le CCAS. 2 masques seront distribués par personne. Les agents du CCAS pensent pouvoir les distribuer.

D’ici la fin du mois de mai, l’ensemble de la population devrait également recevoir deux masques avec l’arrivée des commandes.

Les crèches : leur ouverture est prévue dès le 12 mai avec un maximum de 10 enfants par établissement, soit une capacité de ¼ par rapport à la normale. Les enfants prioritaires seront ceux dont les parents sont en 1ère ligne pour gérer la crise sanitaire (personnel médical, forces de l’ordre), dont les deux parents travaillent en présentiel, les enfants des familles monoparentales et ceux signalés par la PMI.

Les écoles : La réouverture des 6 groupes scolaires se fera par étape :

Le jeudi 14 Mai seront accueillis les élèves de CM1 et CM2, le lundi 18 Mai les élèves de CP, CE1, CE2 ainsi que les Grande Sections de maternelle. Certaines écoles de la ville ne sont pas prêtes à accueillir les tout petits (Petite Section et Moyenne Section) et, dans un souci d’uniformité, il a décidé en accord avec les équipes enseignantes de n’ouvrir pour l’instant que les Grandes Sections au niveau de la commune. Cela étant, les enfants de personnels réquisitionnés et faisant partie des effectifs Petite ou Moyenne Section seront, malgré tout, accueillis et seront intégrés dans les classes de Grande Section.

Les cours seront assurés de 8h30 à 12h par les enseignants en présentiel.

Certains enseignants ne pouvant pas reprendre en présentiel pour des raisons personnelles, de santé le plus souvent, les enfants de leurs classes ne seront pas accueillis à l’école, ils continueront donc l’école à distance depuis la maison. Dans ce cas également, les enfants des personnels réquisitionnés seront accueillis à l’école et intégrés dans d’autres classes.

En ce qui concerne le créneau de 12h à 17h30 : il sera assuré par la mairie.

De 12h à 13h30, chaque classe sera encadrée par un animateur dédié et le repas sera pris dans la classe. Dans un premier temps (jusqu’à l’Ascension), un piquenique devra être fourni par les parents, ensuite, peut-être, le service de restauration scolaire fournira, lui-même, ce piquenique.

Ensuite de 13h30 à 17h, des activités (à définir et qui respecteront les consignes sanitaires) seront organisées dans la cour. Les enfants seront regroupés par classe, suivis par le même animateur et ne pourront se mélanger à d’autres enfants d’autres classes.

Les départs de l’école : possible à 12h (fin de la classe), puis à 13h30 (fin de l’interclasse midi), puis à 15h45 ou 16h15 (reste à définir) et finalement entre 17h et 17h30.

Aucun enfant ne pourra être accueilli « en cours de route » pour uniquement les après-midis.

Le planning, nombre d’enfants par classe, qui peut venir quand etc… sera défini par les enseignants après un dernier sondage qui va être fait maintenant que les modalités exactes de reprise sont connues.

En résumé :

  • 8h30 à 12h : école en présentiel
  • 12h à 13h30 : pause méridienne/repas          
  • 13h30 à 17h00 : périscolaire avec activités encadrées et par classe (pas de mix des élèves)
  • 17h à 17h30 : départ de l’école    
  • IMPORTANT : cette organisation est valide jusqu’à fin Mai pour les élèves volontaires et pour les enfants du personnel mobilisé pour faire face à la crise sanitaire. L’école à distance continue en parallèle l’après-midi. Cette organisation sera de nouveau discutée pour le mois de Juin.

Le Centre de loisirs : A ce jour, il est prévu un accueil à la journée pour le mercredi à compter du 20 mai avec un nombre d’enfants réduit afin de respecter les mesures sanitaires. Les enfants du personnel mobilisé sont toujours prioritaires. S’il y a plus d’enfants inscrits que de places prévues, des critères de priorité seront mis en place. Un travail en lien avec la mairie est en cours pour définir les modalités d’accueil dans les locaux de l’Espace Europe, éventuellement dans certaines écoles.

Concernant, la restauration, des repas froids sont prévus, livrés par un traiteur.

Il est aussi envisagé que les animateurs salariés de l’Association Familiale soient mis à disposition les après-midi pour renforcer le personnel Ville pour les temps d’APS.

LAEP : (Lieu enfant-Parent) : pas de réouverture prévue pour le moment.

Les activités culturelles et les équipements : la plupart des équipements culturels resteront fermés, cela comprend donc la Vence Scène pour les spectacles et le cinéma. Sur ce point, des pistes pour rouvrir les cinémas sont toutefois recherchées. Pas d’exposition au château Borel.

Les pratiques sportives : elles sont autorisées si elles ne sont pas collectives ou de contacts. Quid de sport comme le tennis ?

Les salles communales pourront être ré-ouvertes aux associations pour préparer, entre autres, la rentrée à condition de respecter la distanciation sociale et de ne pas comporter plus de dix personnes en même temps.

Pour les activités culturelles et sportives, dans la limite de 10 personnes, elles pourraient avoir lieu à l’extérieur, dans les parcs par exemple.

Les bibliothèques : à l’heure actuelle, les conditions ne sont pas réunies pour la réouverture de nos trois bibliothèques par contre une solution de « drive » est envisagée à compter du 02 juin.

L’Espace Public Numérique : cet espace à destination des publics peu ou pas connectés devrait rouvrir à partir du 18 mai sous réserve de réunir toutes les conditions de respect des règles sanitaires.

Les piscines : pour l’instant il ne faut pas s’attendre à une réouverture de nos piscines. L’Agence Régionale de Santé conseille aux communes de ne pas réaliser de dépenses inutiles en vue d’une réouverture de ces équipements.

Le Patio : réouverture prévue le 19 mai pour maximum 12 jeunes et sans activités collectives. L’accent sera mis sur le soutien scolaire. Deux chantiers jeunes sur trois devraient être maintenus, le troisième étant reporté en octobre. 

Les parcs publics: réouverture à l’exception des jeux pour enfants

Toutes ces informations ont été vérifiées mais néanmoins, chaque jour ou presque, la situation évolue et en conséquence, les modalités de reprise des services publics aussi. Merci de votre compréhension.

Eux aussi habitent Saint-Egrève… !

[Publié le 07 mai 2020]

Le temps du confinement fut le temps de la décélération et un moment unique pour observer la faune et la flore depuis chez nous parfois, ou à l’occasion de cette fameuse autorisation de sortie d’une heure maximum par jour. En vous promenant le long de la Vence pendant ce printemps, avez-vous rencontré le cincle plongeur ? C’est un petit oiseau très vif qui vole au ras de l’eau pour rejoindre les cailloux où il se perche pour observer le fond. Noir et brun au cou blanc, il est parfois appelé « Merle d’eau ».

Il a une étonnante particularité : il plonge et marche au fond des ruisseaux en s’y accrochant avec ses griffes pour rechercher des larves et autres petites proies. En été, il remonte vers des lieux plus frais, on ne le voit plus à Saint-Egrève.

Avez-vous également observé en hiver les clairières au-dessus de l’usine Teledyne-E2V, que les anciens Saint-Egrèvois appellent encore « l’usine Thomson », la première usine de semi-conducteurs en France, dans les années 50 ? On y voit souvent des mouflons, parfois des cerfs, et même des chamois, qui doivent détenir le record de la plus basse altitude, vers 300 m ! Ces endroits escarpés leur assurent la tranquillité, et il n’est pas rare de voir plusieurs espèces brouter côte à côte dans l’indifférence…

Ces espèces citées ne sont que quelques exemples d’hôtes vivant à Saint-Egrève ou à nos portes. Nous aurions pu tout autant parler des rapaces qui nichent sur les falaises du Néron tel le milan noir ou la chouette ou tout simplement rendre hommage à des espèces communes présentes sur notre ville : hérissons, grenouilles, renards, sangliers et autres écureuils.

Quelle chance de pouvoir profiter d’un tel spectacle à nos portes !

A l’avenir, serons-nous capables de prendre en compte dans nos politiques publiques cette richesse inestimable et de réussir a minima à préserver cette faune ? Nous aurons besoin pour cela d’être inventifs, de changer nos pratiques et de renforcer la nature en ville en développant par exemple les corridors écologiques et en maîtrisant au mieux le foncier.

Des nouvelles des résidents de La Maison du Lac : la maison de retraite de Saint-Egrève

[Publié le 07 mai 2020]

Les infos nationales nous annoncent tous les soirs le nombre de morts du Covid-19 à l’hôpital et en maison de retraite. Annonce violente et angoissante. Pourtant, sait-on que, sans Covid, on enregistre chaque jour le décès de 1670 personnes en moyenne dans notre pays ?

Chez nous, à Saint-Égrève, comment est-ce que cela se passe dans l’EHPAD local, la Maison du Lac ?

En temps normal, les visites des familles et des amis sont fréquentes, la maison est ouverte, les bénévoles nombreux, le personnel attentionné, les repas pris en commun et les animations collectives variées. C’est un lieu de soin mais d’abord un lieu de vie que les résidents semblent apprécier.

Avec les consignes gouvernementales pour faire face à l’épidémie, la Maison du Lac a dû fermer ses portes une semaine avant tout le monde, début mars. Plus aucune visite, les résidents sont confinés dans leur chambre, ils prennent leur repas seuls, il n’y a plus d’animations collectives. Les kinés, coiffeurs, pédicures ne viennent plus. Même les couples légitimes ne pouvaient plus se rencontrer ; cette dernière contrainte a été heureusement un peu assouplie récemment !

En perdant l’essentiel de leurs liens sociaux, faute de stimulation, nombreux sont les résidents en EHPAD qui perdent leurs repères, d’autres leurs jambes.

A la Maison du Lac, le personnel essaie de combler ces manques par des visites des animateurs dans les chambres, par quelques contacts avec les familles en liaison visuelle Whatsapp, qui permet de voir son interlocuteur quand la connexion est bonne, ce qui n’est pas toujours le cas. Quelques sorties dans le jardin, toujours accompagnées, ne suffisent pas pour les résidents valides. Cette nouvelle organisation, ainsi que les consignes strictes d’hygiène, demande pourtant beaucoup plus de disponibilité au personnel mobilisé à fond pour que les résidents ne souffrent pas trop de cette situation.

Résultat de ces précautions ou non, il n’y a aucun cas de Covid-19 à la Maison du Lac, ni parmi les résidents, ni parmi le personnel !!

Les consignes gouvernementales évoluent et la vie de la Maison du Lac avec : depuis la dernière semaine d’avril, les kinés sont revenus pour mobiliser leurs patients, les résidents se parlent du couloir à la chambre, les visites des familles sont de nouveau possibles mais extrêmement limitées et dans des conditions difficiles, avec distance, masque et vitre ! Le confinement en chambre devrait bientôt être levé. Va-t-on vers un meilleur équilibre entre sécurité physique et sécurité affective ? Entre protection collective et respect des libertés individuelles ? Après deux mois de confinement, les questions éthiques n’ont pas encore de réponse.

Si vous avez un parent ou des amis qui résident en EHPAD gardez vos liens, téléphonez, envoyez des lettres ; on sait qu’à tout âge, la richesse des liens sociaux est un facteur essentiel du maintien en bonne santé !

Sport et Confinement

[Publié le 30 avril 2020]

Un bon mois déjà que beaucoup ont recours aux applications, aux vidéos des divers spécialistes de préparation physique, aux programmes de yoga…..et j’en passe….  et à la difficulté de suivre correctement – en se concentrant à fond pour ne pas faire un mouvement de travers qui pourrait provoquer un «effet indésirable» – s’ajoute cette sensation probablement curieuse pour beaucoup d’entre nous, de pratiquer du  »sport entre quatre murs », chez soi ! Et voilà que l’on retombe sur la bonne vieille question de  »pourquoi pratique-t-on un sport ? »; pour arriver probablement à remettre en question une des réponses classiques :  » pour le bien-être physique et mental ».

Comme dans d’autres domaines, certaines prises de conscience de phénomènes qui ont pourtant toujours existé, émergent. Peut-être les bénéfices cognitifs du sport, mis en évidence depuis fort longtemps par divers chercheurs, nous frapperaient-ils à présent que ce confinement nous oblige à élargir nos réflexions ; alors qu’auparavant de nombreux gestes du quotidien auraient été perçus comme étant évidents.

En soulignant l’attention visuelle et verbale nécessaire si l’on doit effectuer tel ou tel mouvement correctement devant une vidéo, sans se faire mal – le feedback cognitif qui l’accompagne, avec un résultat potentiellement terrible si on loupe ce feedback, suivi par la nécessité de rectifier son geste* – je donne juste un exemple de l’énergie cognitive mise en route dans certaines pratiques du sport. Prise de conscience nouvelle ou pas ? Qu’importe !

*Par exemple, faire certains mouvements répétés sans être suffisamment gaînés au moment de les faire, pourrait provoquer des douleurs au dos, pas forcément dans l’immédiat !

A côté de ce phénomène des  »sportifs quatre murs, » il peut y avoir des «pratiquants» qui vont finalement opter pour poursuivre le sport à l’extérieur, avec l’idée de le garder comme vecteur d’ouverture vers autrui – avec tout ce que cela impliquerait au plan social : croiser d’autres personnes …. Et oui ! Le sport  aurait également cette valeur-là ; et on l’aurait peut-être également «oublié» ; ou l’aurait-on peut-être pris comme «un acquis» en période A.C ( »avant confinement ») ? A présent, serions-nous en passe de ré-apprécier cette valeur-là ?

Et oui, pour celles et ceux qui ont décidé d’emblée de mettre la règle de la  »sortie sur un rayon d’un kilomètre autour de son domicile pour une activité physique » au service de leur bien-être, peut-être ont-elles/ils découvert ou re-découvert d’autres perceptions de leur voisinage. Peut-être ont-elles/ils découvert maintes autres nouveautés ?

En effet, pour ma part, j’ai fait un certain nombre de découvertes : certaines très agréables, d’autres un peu moins… mais peu importe… C’est essentiel dans la vie si on veut aller de l’avant – le changement de perceptions, et de ce fait, de perspectives – comme valeur non-négligeable. Parmi les ‘agréables’, je pourrai citer ma découverte (et je souligne que c’est personnel) de la valeur du petit tronçon de la Vence qui se trouve dans  »mon petit rayon d’un kilomètre » : non seulement du côté social, observant des échanges, certes brefs et à 1m/1m50 de distance entre personnes probablement auparavant totalement inconnues les unes des autres ; mais également le petit charme du côté de la nature. Je mettrais ma main au feu que les petits colverts qui y vivent, deviennent de plus en plus «hardis», se montrant de plus en plus ! Bien entendu, cela pourrait ne correspondre qu’à une simple impression, comme ce n’était pas dans mon habitude de les observer dans le calme. Peu importe… très sympathique comme sensation !

Et pour le fun – je voudrais partager un autre petit bénéfice rigolo (plutôt cognitif) que ce  »sport et confinement » a apporté à la non-matheuse que je suis :

En voulant continuer un peu la pratique de course à pieds que je mène depuis un certain temps – alternant footing et exercices fractionnés spécifiques, impliquant des distances et des temps spécifiques, sur une semaine – j’ai voulu mesurer des distances de 200, 400 et 800 mètres, alors que c’est interdit d’aller sur le stade. Que faire ?

Astuce – se servir d’un panneau pédagogique de vitesse pour les voitures lorsque l’on  passe devant en jogging, en relevant sa vitesse à pied (combien on court à l’heure ! ). Ensuite, avec un chronomètre, repérer un tronçon de chemin (toujours le long de notre jolie Vence) ;  faire une règle de trois et … bingo !… on a nos distances marquées ! Et pour l’anecdote, une amie enseignante m’a souligné le fait qu’on aurait tendance à oublier le lien concret qu’il peut y avoir entre l’enseignement des mathématiques et la vie réelle !

Allez les sportifs ! Bonne continuation de la pratique du sport, avec ou sans le choix de poursuivre des réflexions liées à ce contexte bien étrange. Quoiqu’il en soit, il y a des chances que l’idée fondamentale des  »bienfaits physiques et mentaux », demeure au cœur de celles-ci.

Un accueil très particulier mais réussi au centre de loisirs pendant ces vacances de Pâques

[Publié le 29 avril 2020]

Malgré le confinement, le centre de loisirs de l’Association Familiale a accueilli des enfants pendant les 15 jours des vacances scolaires. Durant la 1ère semaine, 12 enfants ont été accueillis : 4 enfants de parents  mobilisés (personnel médical et des forces de l’ordre) et 8 enfants orientés par le Service Local de Solidarité du Département. Les enfants accueillis sont saint-égrèvois. Pour cette 2ème semaine, 12 enfants sont accueillis : 6 enfants du personnel mobilisé et 5 enfants orientés par le Service Local de Solidarité dont un enfant en situation de handicap.

Pour les enfants du personnel mobilisé, l’accueil et le départ sont échelonnés, les horaires sont adaptés aux horaires des parents qui travaillent. Ainsi les enfants peuvent arriver au plus tôt à 7h30 et repartir au plus tard à 18h30. Quant aux enfants orientés par le SLS, les horaires sont fixes : de 9h à 17h.

Ce centre de loisirs est particulier pendant ces vacances car son activité se rapproche plus de la garderie que de l’animation… En effet, pour respecter les gestes barrières, les animateurs qui sont au nombre de 4 cette semaine (3 la semaine précédente), doivent respecter le protocole : masque, désinfection toutes les 2h des locaux et des objets ou jeux touchés, pas de contact avec les enfants… Difficile de faire une chasse au trésor, un épervier… une ronde est faite tous ensemble pour visualiser la distance à respecter entre eux.

Les enfants, entre eux, doivent aussi respecter les distances sauf pour ceux d’une même fratrie qui peuvent jouer ensemble, les autres enfants font des activités en autonomie. Même si les jeux ne peuvent être partagés entre enfants et avec les animateurs, parler, chanter ou raconter des histoires sont toujours une valeur sûre ! Quand un enfant veut jouer à un autre jeu, il lève la main pour signaler qu’il souhaite changer d’activité. L’animateur prend le jeu, le met de côté. L’enfant se lave les mains et peut commencer sa nouvelle activité.

Pour le repas du midi, un traiteur livre les repas à l’espace Europe et ils sont réchauffés par les animateurs dans la cuisine. Les enfants se lavent les mains avant d’aller à table et se les lave à nouveau à la fin du repas. Il a fallu un temps d’adaptation pour tout le monde dans les premiers jours pour passer d’une organisation avec les habitudes de fonctionnement d’un centre de loisir à des pratiques où la distanciation sociale est la règle…

Le centre de loisirs n’est pas facturé aux familles : la Ville de Saint-Egrève et l’Association Familiale ont fait le choix de la gratuité pour tous les enfants.

Pour les enfants accueillis, cet accueil leur permet de voir d’autres enfants, de jouer, d’aller dehors. Même si ce n’est pas un centre de loisirs ordinaire, les enfants sont contents  d’être là !

Pour les animateurs, la préparation des journées n’est pas tout à fait la même… Ils doivent prévoir des jeux tout en prenant en compte le contexte sanitaire.  Ce sont des pratiques à réinventer, de nouvelles organisations à essayer tout en ayant en tête le bien-être de l’enfant.

Vente à emporter chez vos restaurateurs locaux

[Publié le 29 avril]

Voici une liste, non exhaustive, de restaurants Saint-Egrévois qui font de la vente à emporter :

La Bonne Gam’l, rue de Saint-Robert, réservation entre 18h30 et 20h au 06 36 92 76 74 ou 09 84 49 71 51 (Tête de veau, langue de bœuf, burger maison, porcelet à la broche…plats entre 12 et 20 €)

La Brasserie Dauphinoise, rue de Saint-Robert, réservation au 04 76 08 89 45 (Chevreau aux aromates, filet mignon en croûte…plats entre 16 et 18 €)

Pour les Pizzas, vous avez toujours Loulou Pizza, à Fiancey route de Grenoble, à côté de la trésorerie au 06 60 90 68 75 (Pizza entre 6,8 et 11,20 €) et Rimini Pizz, Place Pompée à la Monta au 06 79 18 40 85, à partir de 18h ( Pizza entre 5 et 12 €). 

Le Rajasthani, 40 Av Général de Gaulle, en face de la Pinéa au 09 54 06 67 34 (Cuisine traditionnelle indienne…plats entre 9,5 et 17,5 €, légumes en suppléments)

Le café du Pont de Vence sur réservation au 06 37 97 02 94 (Cuisine italienne et traditionnelle selon l’humeur, plat du jour à 12 €)

Plus d’informations sur les pages facebook respectives de ces restaurateurs. 

Vous avez-dit « personnes âgées » ?

[Publié le 29 avril 2020]

Personnes âgées, seniors, retraités, troisième âge, vieux, anciens, babyboomers…autant de mots pour désigner des classes d’âges très diverses…Fort heureusement, nous avons changé d’époque et l’image du papi ou de la mamie forcément grabataire a vécu.

Le contexte actuel et les questionnements liés au déconfinement ont mis en exergue des catégories de populations, des personnes très différentes que l‘on qualifie souvent abusivement de fragiles.

En effet, que ce soit à 65, 70, 80 ans … ou plus, nous, les « personnes âgées » continuons à prendre toute notre place dans notre environnement. Dans notre milieu familial, nous prenons régulièrement en charge nos petits-enfants et, dans le même temps, pour certains d’entre nous, accompagnons nos parents plus âgés. Dans le domaine de l’économie sociale, nous jouons un rôle essentiel pour la prise en compte des enjeux sociétaux et sociaux, et nous sommes très actifs, militants, voire indispensables dans le monde associatif. Avides de culture et d’enseignement, nous sommes nombreux à mettre à profit notre temps libéré pour étudier, lire, nous cultiver, faire du sport, …

Après quelques jours d’angoisse à l’idée de rester confinés beaucoup plus longtemps que d’autres, certains d’entre nous ont appris avec soulagement que l’on allait les « libérer » en faisant appel à leur … responsabilité ! Il ne s’agit plus de chercher à savoir si l’âge fatidique est 65 ou 70 ans, ouf ! Responsables donc, nous devons être responsables …

Déjà, durant ces quelques semaines passées à rédiger des autorisations de sorties, nous avons eu le sentiment de demander des permissions, d’être infantilisés et nous avons « ronchonné » contre ces contraintes nouvelles qui nous étaient données, tout en ayant conscience des enjeux. 

Voici maintenant une étape nouvelle : à partir du 11 mai, il va falloir que nous prouvions que nous sommes…responsables. Plus agé-es que d’autres catégories de la population, mais tout autant responsables, peut-être plus même ?

Ces dernières semaines ont pu nous faire prendre conscience de notre avancée en âge que, peut-être, nous avions tendance à ne pas regarder en face. Mais, une chose est sûre, elles n’ont pas remis en cause notre volonté de continuer à être actifs, en toute responsabilité, bien sûr !

Faire la classe à la maison, facile ou pas facile ?

[Publié le 24 avril 2020]

Jeudi 12 mars 2020, 20h. Alors que le collectif Ensemble pour demain débute son meeting de fin de campagne dans le cadre des élections municipales, le Président de la République annonce la fermeture des crèches et de tous les établissements scolaires. Cette mesure prise précipitamment pour essayer d’endiguer la propagation du coronavirus laisse beaucoup de parents sidérés : comment occuper les enfants pendant ce confinement ? Comment allier activité professionnelle et école à la maison ? Comment ne pas prendre de retard dans les apprentissages scolaires ?

Sans préparation, les professeurs doivent, dans des délais records, s’adapter à une nouvelle façon de travailler pour accompagner leurs élèves à distance. Certains, qui ont une utilisation occasionnelle des outils numériques, prennent en main des applications complexes de visioconférence pour permettre de garder le contact avec les élèves et pour les accompagner afin de poursuivre des apprentissages à distance. Les enseignants se mettent en réseau pour échanger des modalités d’enseignement innovantes pour assurer cette continuité pédagogique. Beaucoup d’entre eux doivent aussi concilier télétravail et la garde de leurs enfants. Grace au travail de ces professionnels de l’Education Nationale, ils maintiennent un accrochage scolaire pour la plupart des élèves et renforcent autant que possible le lien avec les familles. (Les parents se rendent alors compte de la complexité du métier d’enseignant et de la qualité de leur expertise.)

Pour les parents, c’est aussi une situation inédite qui nécessite de revoir à 100% l’organisation familiale entre travail et suivi des enfants.

Pour les enfants et les jeunes scolarisés, c’est au début de l’annonce du 12 mars « un cri de joie » pour beaucoup d’entre eux qui imaginaient déjà être en vacances prolongées et la réalité au fil des jours d’une continuité éducative scolaire bien réelle, pas toujours optimale mais tout de même assurée.

Nous avons demandé à ces principaux acteurs de l’école à la maison de témoigner de leur quotidien. Paroles de Saint-Egrèvois parents :

  • « Nous avons 5 enfants, j’ai cessé mon activité professionnelle pour les garder, pendant que mon épouse télétravaille. Elle doit articuler des temps de travail pour réunir les personnels en visioconférence, prendre des décisions, ajuster les actions en cours… Dans le même temps, il est important qu’elle puisse prévoir des créneaux pour être pleinement disponible pour les enfants pour les rassurer, les écouter et les occuper. La gestion des tâches du quotidien, de l’école à la maison et du télétravail n’est pas toujours aisée. En ce qui me concerne je suis plus particulièrement « l’école à la maison » qui s’organise au fur et à mesure des semaines… Dans la matinée, un rythme se met en en place avec un temps de classe, une récréation dans le jardin puis de nouveau du travail scolaire. Nos enfants s’engagent plus ou moins facilement dans le travail en fonction de leur âge, mais chacun finit par s’y mettre sérieusement. Du travail est régulièrement envoyé par les enseignants et les enfants utilisent également les documents numériques disponibles sur le site du CNED. Pour nous, parents, ce n’est pas si simple de s’improviser enseignants, pédagogues. Quelques difficultés techniques viennent aussi émailler ces matinées : il nous faut parfois partager le matériel numérique lorsqu’il y a deux audioconférences de professeurs en même temps, je dois souvent partir à la recherche du travail à faire sur la plateforme numérique Pronote du collège, il faut anticiper pour imprimer les fiches à l’avance…Les relations sociales avec les copains manquent à toute la famille mais globalement nos enfants apprécient de travailler à la maison. Un rythme s’est progressivement construit et chacun a trouvé sa place. Les après-midis sont plus calmes. Les enfants sont ravis de passer des moments agréables avec nous pour cuisiner, bricoler, jardiner ou visionner des films. Les plus grands se remettent au travail pour compléter, approfondir une notion pendant que les petits courent et s’amusent dans le jardin. A 20h, nous avons pris l’habitude d’applaudir tout le personnel mobilisé pour cette crise sanitaire. Les enfants jouent de la musique, des liens se   créent avec les voisins de la rue d’en face. Puis chacun va se coucher de manière échelonnée. »
  • « Je dois continuer à travailler dans le bâtiment malgré le confinement. Ma femme est seule toute la journée avec nos quatre enfants. Elle est originaire d’un pays étranger et ne parle pas bien le français. Elle fait de son mieux pour expliquer le travail scolaire à nos enfants car elle est consciente des enjeux pour eux, mais certaines notions sont difficiles et nos enfants risquent de décrocher malgré le soutien de leurs professeurs. Ma femme utilise son smartphone pour les devoirs des plus petits mais la lecture des fiches envoyées par l’école n’est pas aisée sur un téléphone. L’ordinateur de la maison est monopolisé par les plus grands pour accéder aux devoirs donnés par le collège, mais notre forfait téléphonique ne nous permet pas toujours de nous connecter à la classe virtuelle pour avoir les explications des professeurs. »

Paroles de Saint-Egrèvois enfants :

  • « En ce moment nous pouvons passer plus de temps avec nos parents, mais pendant les semaines passées nous n’étions pas en vacances, même si nous avons pu nous lever plus tard que d’habitude ! Nous sommes en CM2 et en 6e. Nous travaillons le matin jusqu’à midi, et l’après-midi nous pouvons continuer à apprendre ou faire d’autres activités, comme cuisiner, dessiner, lire, jouer à la console, sortir dans le jardin pour prendre l’air… Mais de temps en temps nous nous ennuyons car nous ne pouvons plus voir nos copines. C’est plus compliqué de travailler seule qu’en classe avec nos professeurs parce que nous ne pouvons pas travailler en groupe et nous ne pouvons pas poser de questions aux    professeurs. Nos parents ne nous expliquent pas forcément comme à l’école. Nous devons         apprendre à nous débrouiller toutes seules pour nous organiser, pour classer nos cours. Des   professeurs nous appellent pour prendre des nouvelles et ils organisent des leçons en vidéo. Les exercices sont plus faciles à faire quand nous avons du temps. Au début du confinement, nous avons eu du mal à trouver notre rythme pour travailler, mais nous nous sommes adaptées. Nous avons pris des habitudes pendant cette période, il va falloir bientôt les modifier pour retourner à l’école et au collège. »
  • «  Je suis en 5ème au collège Chartreuse. Les profs donnent plus de contenu de travail qu’à l’école parce que pour une heure de cours normale, il y’a vraiment une heure de travail. En classe, on fait peut-être seulement 30 minutes de vrai travail et le reste du temps, on pose des questions au professeur qui y répond. Sinon je trouve l’école à la maison bien car on est chez soi, même si maintenant, après plus d’un mois de confinement, je préfèrerais quand même retourner à l’école pour voir mes copains. Enfin, je préfère par contre manger à la maison car les plats sont bien meilleurs qu’à la cantine !

Paroles de Saint-Egrèvois professeur des écoles :

  • « Pour ma part, j’ai trouvé le télé travail intéressant, instructif. Pour certains enfants dont les parents sont équipés en informatique et désireux de  suivre la scolarité de leurs enfants, le confinement est plutôt positif.  On a pu leur proposer des activités  « moins scolaires » : des énigmes, des défis, des exposés, des écoutes musicales, des arts visuels… En tant qu’enseignant, on avait plus de temps pour nos recherches. Certains ont vraiment joué le jeu et on fait preuve d’un travail sérieux. Après, honnêtement, les élèves en difficulté ont eu du mal à suivre le rythme des activités et n’étaient pas très présents : peu de retours, niveau communication et travail. Je pense que le télé travail renforce les inégalités sociales. »

Le 13 avril, le président s’adresse de nouveau aux français et annonce une deuxième phase du confinement : à partir du 11 mai, les établissements scolaires pourront ouvrir progressivement en respectant des mesures sanitaires strictes.

Au regard des inégalités provoquées par ce confinement dans les apprentissages des élèves, il nous paraît absolument nécessaire que les services de la ville, en lien avec l’Education Nationale, puissent travailler rapidement à l’accueil du plus grand nombre d’enfants en gardant une distanciation sociale. Cet accueil devra se faire dans les écoles, mais aussi peut-être dans des gymnases, des centres de loisir, des bibliothèques pour leur proposer des activités de qualité. Il faudra accueillir en priorité les enfants les plus éloignés de l’école et ne disposant pas des outils numériques nécessaires à la continuité pédagogique., Aux dernières nouvelles, c’est le flou artistique concernant ce point car, d’un côté, l’Elysée souhaite que la priorité aille aux enfants « les moins autonomes et les plus en difficultés », de l’autre,  le ministre de l’Education Nationale a affirmé que le retour à l’école ne serait pas obligatoire et que les parents pourront décider ou non d’y envoyer leurs enfants. Par ailleurs, dans l’hypothèse où ce seront les élèves en grande difficulté qui reprendraient le chemin de l’école, pour éviter la concentration d’élèves en rupture dans les classes, il faudra tout de même veiller à une certaine mixité sociale.

Quoiqu’il en soit, pour beaucoup de parents, la reprise du travail sera nécessaire et la garde des enfants indispensable !

Nous ne pouvons pas attendre que les directives viennent d’en haut. En effet, le ministre de l’Education Nationale a expliqué que les collectivités territoriales bénéficieraient « d’une grande souplesse » pour organiser l’accueil des enfants. Il est maintenant nécessaire d’anticiper, d’envisager différents scénarios, de mobiliser toutes les énergies pour réussir cette deuxième phase dans l’intérêt du plus grand nombre. Nous ne doutons pas que les services de la mairie travaillent déjà aux modalités  de l’après confinement et tentent de répondre à plusieurs questions : quels sont les locaux disponibles pour l’accueil des enfants ? Comment faire des activités physiques sans contact avec les ETAPS ou les animateurs sportifs des clubs ? Comment jouer de la musique en respectant les gestes barrières ? Comment désinfecter les livres et le matériel utilisé par les enfants dans les différentes structures de la commune (bibliothèques, MJC, Association familiale…) ? Quels marquages au sol doivent être réalisés pour avoir des repères visuels, pour permettre la mise en place des sens de circulation ? …

Chaque métier de la petite enfance et de l’enfance doit se réinventer pour tenir compte des contraintes importantes de la crise sanitaire. Les enfants doivent comprendre et mettre en place les gestes barrières quel que soit leur âge. Pour cela, des routines, des jeux et des lectures doivent être imaginés ou sélectionnés. Pour ce faire du matériel doit sans doute être commandé.

Certains personnels communaux en fragilité ne pourront probablement pas reprendre leur poste. Toutefois, dans un contexte de forte mobilisation citoyenne, des bénévoles devront probablement être recrutés pour venir en renfort dans certaines structures, pour accueillir les familles, faire du soutien scolaire ou assurer la logistique.

Nous avons de la chance dans notre ville : les employés municipaux sont nombreux, créatifs, investis  et compétents. Certains travaillent déjà ardemment à la réouverture de leur structure. Nous ne doutons pas qu’ils sauront relever ce défi avec l’aide de toute la population de Saint Egrève.

Pour que ce projet soit cohérent, un pilotage fort des élus municipaux doit se mettre en place pour articuler et organiser ce déconfinement progressif. Laurent Amadieu, en lien avec le collectif « Ensemble pour demain », participe à la « cellule de veille COVID 19» à la mairie et va œuvrer énergiquement dans ce sens.