Sport et Confinement

[Publié le 30 avril 2020]

Un bon mois déjà que beaucoup ont recours aux applications, aux vidéos des divers spécialistes de préparation physique, aux programmes de yoga…..et j’en passe….  et à la difficulté de suivre correctement – en se concentrant à fond pour ne pas faire un mouvement de travers qui pourrait provoquer un «effet indésirable» – s’ajoute cette sensation probablement curieuse pour beaucoup d’entre nous, de pratiquer du ”sport entre quatre murs”, chez soi ! Et voilà que l’on retombe sur la bonne vieille question de ”pourquoi pratique-t-on un sport ?”; pour arriver probablement à remettre en question une des réponses classiques : ” pour le bien-être physique et mental”.

Comme dans d’autres domaines, certaines prises de conscience de phénomènes qui ont pourtant toujours existé, émergent. Peut-être les bénéfices cognitifs du sport, mis en évidence depuis fort longtemps par divers chercheurs, nous frapperaient-ils à présent que ce confinement nous oblige à élargir nos réflexions ; alors qu’auparavant de nombreux gestes du quotidien auraient été perçus comme étant évidents.

En soulignant l’attention visuelle et verbale nécessaire si l’on doit effectuer tel ou tel mouvement correctement devant une vidéo, sans se faire mal – le feedback cognitif qui l’accompagne, avec un résultat potentiellement terrible si on loupe ce feedback, suivi par la nécessité de rectifier son geste* – je donne juste un exemple de l’énergie cognitive mise en route dans certaines pratiques du sport. Prise de conscience nouvelle ou pas ? Qu’importe !

*Par exemple, faire certains mouvements répétés sans être suffisamment gaînés au moment de les faire, pourrait provoquer des douleurs au dos, pas forcément dans l’immédiat !

A côté de ce phénomène des ”sportifs quatre murs,” il peut y avoir des «pratiquants» qui vont finalement opter pour poursuivre le sport à l’extérieur, avec l’idée de le garder comme vecteur d’ouverture vers autrui – avec tout ce que cela impliquerait au plan social : croiser d’autres personnes …. Et oui ! Le sport  aurait également cette valeur-là ; et on l’aurait peut-être également «oublié» ; ou l’aurait-on peut-être pris comme «un acquis» en période A.C (”avant confinement”) ? A présent, serions-nous en passe de ré-apprécier cette valeur-là ?

Et oui, pour celles et ceux qui ont décidé d’emblée de mettre la règle de la ”sortie sur un rayon d’un kilomètre autour de son domicile pour une activité physique” au service de leur bien-être, peut-être ont-elles/ils découvert ou re-découvert d’autres perceptions de leur voisinage. Peut-être ont-elles/ils découvert maintes autres nouveautés ?

En effet, pour ma part, j’ai fait un certain nombre de découvertes : certaines très agréables, d’autres un peu moins… mais peu importe… C’est essentiel dans la vie si on veut aller de l’avant – le changement de perceptions, et de ce fait, de perspectives – comme valeur non-négligeable. Parmi les ‘agréables’, je pourrai citer ma découverte (et je souligne que c’est personnel) de la valeur du petit tronçon de la Vence qui se trouve dans ”mon petit rayon d’un kilomètre” : non seulement du côté social, observant des échanges, certes brefs et à 1m/1m50 de distance entre personnes probablement auparavant totalement inconnues les unes des autres ; mais également le petit charme du côté de la nature. Je mettrais ma main au feu que les petits colverts qui y vivent, deviennent de plus en plus «hardis», se montrant de plus en plus ! Bien entendu, cela pourrait ne correspondre qu’à une simple impression, comme ce n’était pas dans mon habitude de les observer dans le calme. Peu importe… très sympathique comme sensation !

Et pour le fun – je voudrais partager un autre petit bénéfice rigolo (plutôt cognitif) que ce ”sport et confinement” a apporté à la non-matheuse que je suis :

En voulant continuer un peu la pratique de course à pieds que je mène depuis un certain temps – alternant footing et exercices fractionnés spécifiques, impliquant des distances et des temps spécifiques, sur une semaine – j’ai voulu mesurer des distances de 200, 400 et 800 mètres, alors que c’est interdit d’aller sur le stade. Que faire ?

Astuce – se servir d’un panneau pédagogique de vitesse pour les voitures lorsque l’on  passe devant en jogging, en relevant sa vitesse à pied (combien on court à l’heure ! ). Ensuite, avec un chronomètre, repérer un tronçon de chemin (toujours le long de notre jolie Vence) ;  faire une règle de trois et … bingo !… on a nos distances marquées ! Et pour l’anecdote, une amie enseignante m’a souligné le fait qu’on aurait tendance à oublier le lien concret qu’il peut y avoir entre l’enseignement des mathématiques et la vie réelle !

Allez les sportifs ! Bonne continuation de la pratique du sport, avec ou sans le choix de poursuivre des réflexions liées à ce contexte bien étrange. Quoiqu’il en soit, il y a des chances que l’idée fondamentale des ”bienfaits physiques et mentaux”, demeure au cœur de celles-ci.