Tribune février 2018

Tribune commune des 7 élus d’opposition, publiée dans le journal municipal de Saint‐Egrève en février 2018, sous la forme imposée de trois pavés séparés.


Saint‐Egrève, regard vers l’avenir

Il y a déjà un an, nous avons alerté les Saint‐Egrèvois sur la politique d’urbanisme déséquilibrée conduite par la majorité actuelle. A l’heure où s’élabore le futur Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI), il est plus que jamais important de veiller à ce que l’espace disponible sur la commune soit utilisé à bon escient.


Certes, la compétence urbanisme a été transférée à la Métropole, mais la commune doit être porteuse d’une vision, partagée avec les habitants, du devenir des différents quartiers. C’est un préalable indispensable. Ce regard vers l’avenir prendra en compte la vie future des habitants : lieux de vie, de rencontre, de pratiques sportives et culturelles, besoins en matière de services, d’espaces verts, d’emploi et de déplacement, …
Notre ville devient plus dense, gardons‐la bien verte et aérée ! Préservons et développons les espaces verts dans la ville.


Le PLU actuel prévoit au moins 30% d’espaces verts dans tous les projets en incluant des parkings enherbés qui souvent ne le resteront pas et des toits végétalisés utiles certes, mais qu’on ne voit que du ciel. D’où cette impression de béton ! C’est 30% de vrais espaces verts que le nouveau PLUI doit imposer. De plus, l’implantation des immeubles doit prévoir une bande verte plantée pour les séparer de la rue et de la vue des passants.


A l’inverse du PLU actuel qui permet de construire des immeubles partout, le futur PLUI doit identifier des secteurs à préserver en fonction de critères liés à leur contexte: intérêt patrimonial, morphologie urbaine, corridors écologiques, distance par rapport au tram. Pour une ville où il fait bon vivre, Il s’agit de végétaliser et de développer de nouveaux espaces paysagers : espaces publics,
jardins communautaires, en récupérant par exemple les délaissés (carrefour Bd Jomardière/rue C. Brenier, maison Fagot à La Monta, friche Vicat, autour de la Gare, …).


La continuité des espaces verts constitue une trame verte qui permet aux plantes et aux animaux de vivre et de se déplacer, c’est essentiel pour la biodiversité. Les zones humides doivent être sanctuarisées et préservées de toute construction.

En ce qui concerne les zones commerciales gourmandes en surfaces au sol, une importante réflexion est à mener en limitant les espaces construits et les parkings au sol pour favoriser les espaces naturels paysagers. Même si l’aménagement de ces zones est une compétence métropolitaine, la Ville a son mot à dire.


Dans la nouvelle ère des mobilités douces, la marche à pied redevient un mode de transport. Alors, recréons des chemins piétons agréables et continus dans la ville, propices à la promenade et à nos trajets quotidiens. Vence, Biolle et Isère, canal des usiniers, les bords de l’eau sont très présents à Saint‐Egrève, mettons les en valeur !

Quelle ville voulons‐nous ? Pour quels habitants ? Une ville où il fait bon vivre, une ville où les enfants des Saint‐Egrèvois peuvent, s’ils le souhaitent, trouver leur premier logement, une ville solidaire qui se donne les moyens d’accueillir de nouveaux habitants. C’est à partir de ces choix que doit se décliner la politique d’urbanisme et de logement.


Préserver d’indispensables espaces verts et, dans le même temps, construire de nouveaux logements peut paraître contradictoire et demande de penser la ville autrement. Puisque les m² constructibles sont rares, il ne faut pas les gaspiller dans des projets inadaptés et trop chers.


Laisser les seuls promoteurs privés intervenir au coup par coup, sans vision globale du devenir des quartiers, ne peut que faire flamber le prix des terrains et rendre encore plus difficile la réalisation de projets de logements pour les ménages des catégories moyennes ou modestes. Créons les opportunités pour que les bailleurs sociaux construisent des logements locatifs et en accession sociale à la propriété. Ils ont fait la preuve de leur capacité à innover sur les questions énergétiques en particulier. Ils ont la préoccupation de la gestion future des logements qu’ils construisent et apportent la plus grande vigilance à la qualité de leurs prestations.
La collectivité doit être actrice de la mise en oeuvre du PLUI :
‐ en permettant à des projets de logements abordables de voir le jour,
‐ en incitant à la réhabilitation du parc existant,
‐ en revitalisant les quartiers anciens.
C’est en intervenant sur tous ces axes que l’offre correspondra à la demande.
Ces réflexions, nos trois groupes les ont menées pour alimenter le débat sur le futur PLUI. Nous vous engageons à donner votre avis sur le site de La Métro, dans l’espace dédié à la concertation.


L.AMADIEU, E.BRUYANT, H.BELRHALI, F.CHARAVIN, S.GUINAND, JM.PUECH, B.RUEF

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