[ Publié le 02 avril 2020]
Directement, probablement peu, si ce n’est que la facilité des échanges et des voyages a accéléré la diffusion du virus dans le monde entier. Mais la prévention, les effets et le combat contre le virus ou contre le réchauffement climatique se ressemblent étrangement :
- Tout se joue à l’échelle de toute la Terre. Aucun espoir de s’en sortir à Saint Egrève, à Grenoble où en France si on n’agit pas au niveau du monde entier. La solidarité avec tous les continents dont l’Afrique, par exemple, est obligatoire ! C’est une difficulté supplémentaire, car les résultats des efforts de chacun sont dilués dans toute notre planète. Il est alors tentant de jouer les passagers clandestins : je ne fais rien, je bénéficie quand même des efforts de tous…
- Avant, il est très difficile de se préparer. On dispose de modèles établis avec ce qu’on sait au jour de leur construction, pas de prédictions. Il est facile de les rejeter en bloc. Qui a dit : « le virus disparaîtra de lui-même pour Pâques… » ? Les spécialistes eux-mêmes reconnaissent qu’avec le virus, comme pour le climat, l’évolution de la situation peut être affectée dans les deux sens par des imprévus. Comment, par exemple quantifier l’effet du rejet de méthane par le dégel des sols du grand Nord qui peut s’emballer et amplifier le réchauffement ? On est vite classé parmi les catastrophistes quand on essaie de décrire ce qui risque d’arriver si on ne fait rien.
- Quand les effets arrivent. Ah…comme on regrette de ne pas en avoir fait plus, plus tôt, avant, quand c’était encore facile et quand on avait du temps ! L’effort à fournir et les conséquences sont énormes. Dans les deux cas, l’effort repose autant sur le collectif (les états, les administrations, les règlementations…) que sur les individus, et les uns sans les autres ne mène nulle part. Et là encore, l’équilibre entre trop et pas assez est impossible, puisqu’on ne saura jamais ce qui serait arrivé sans les actions entreprises !
- Les remèdes. Même les tenants du libéralisme économique qui nous dirigent le reconnaissent aujourd’hui, c’est l’ensemble du système économique et social qu’il faudra revoir. S’en souviendront-ils à la fin de la pandémie, quand il faudra se remettre à la question du dérèglement climatique, autrement plus grave que le Covid ?
La difficulté pour changer est colossale, car malgré tous les défauts connus du système économique actuel, qui engendre des inégalités et des dégâts pour nous et notre planète, nous sommes (presque) tous bien attachés aux avantages qu’il nous accorde ! Et pourtant, ce sera nécessaire, il faudra bien expérimenter pour ralentir de manière drastique nos gaz à effet de serre et stopper la destruction de notre biodiversité. L’urgence est grande dans les deux cas, seule l’échelle de temps est différente.