La pandémie s’étend sur la planète et la
pression s’accroit sur les chercheurs pour qu’ils trouvent le vaccin ou les
remèdes miracles.
Parmi les victimes du coronavirus, une grande majorité de personnes est en surpoids ou obèse, avec pour conséquences de l’hypertension et/ou du diabète. En cause, une alimentation industrielle trop grasse, trop sucrée, trop salée, hypercalorique, qui détruit la flore intestinale et ses microbiotes. La proportion de gens en surpoids augmente d’année en année en France, comme dans le reste du monde. Ce sont près de deux milliards d’individus sur la planète qui sont concernées, autant de personnes rendues vulnérables au virus. Les populations défavorisées sont les plus touchées par ce phénomène. Les produits transformés et les sodas avec des prix attractifs rendent addictifs les consommateurs. Malheureusement pour les Etats-Unis, avec 40 % des Américains adultes touchés par l’obésité, il est à craindre que ce pays connaissent un nombre très élevé de décès lié au Covid-19, notamment parmi les moins de 50 ans.
L’agriculture intensive et l’industrie
agroalimentaire détruisent la biodiversité un peu partout sur la planète. Elles
sont une menace sur l’environnement et la santé humaine avec les intrants, les
pesticides, les OGM qu’elles utilisent de façon intensive. Il devient urgent de
développer une alimentation plus saine pour prévenir les pathologies liées à
l’obésité, facteur de comorbidité associé au Covid 19.
Pour cela, il faut développer une
agriculture de proximité de manière à ce que nous puissions tous avoir accès à des
produits de qualité à des prix abordables. Sur l’agglomération grenobloise, il
reste des terres agricoles à préserver pour cela. A Saint-Egrève, il nous
appartiendra de les identifier et de les utiliser au mieux pour du maraichage
ou des jardins familiaux, collectifs ou pédagogiques.
Aujourd’hui nous tenons à vous faire partager une initiative dans l’un des quartiers de la commune qui potentiellement peut vous donner des idées pour trouver vous aussi des activités en lien avec vos voisins, tout en respectant les gestes barrières et le confinement.
Cette initiative concerne une copropriété à La Monta. Une famille propose aux copropriétaires d’un immeuble d’investir un carré de verdure pour en faire un petit potager.
Extraits : » Chers voisins, dans cette période exceptionnelle de confinement à domicile qui risque de durer un certain temps…Cette période est d’autant plus difficile pour ceux en appartement sans jardin. Aussi nous faisons appel à votre solidarité pour nous permettre d’aménager un carré dans l’espace vert situé à côté des poubelles pour y planter quelques fleurs, fraisiers et tomates et permettre aux petits de « gratter la terre ». Ce jardin pourrait être ouvert à tous pour que les familles qui n’ont pas de jardin puissent en profiter. Si vous êtes d’accord et que certains sont intéressés, nous pourrions imaginer une organisation qui nous permette de respecter les règles sanitaires : créneaux horaires, chacun ses outils, etc. »
Nous saluons ce type d’initiative et vous invitons à nous faire remonter toutes les actions que vous ou des proches auraient pu entreprendre en ce sens.
Se former gratuitement pendant ce temps de confinement est possible avec Fun Mooc (Fédération Universitaire Numérique). Ce sont des séquences de vidéos courtes de 8 à 15 mn. Des quizz sont disponibles à la fin de chaque chapitre. Certaines formations donnent droit à un certificat. En tout, cela peut prendre entre 4 et 8 heures suivant le type de cours mais tout le monde peut les suivre à son rythme !
Qu’est-ce que c’est ? C’est une plateforme de formation en ligne avec des propositions de formation variées.
Comment ça marche ? FUN Mooc a ressorti de ses archives de nombreuses formations disponibles à tout moment. Voici une petite sélection pour vous : • » Changement climatique et santé. Prévenir, soigner et s’adapter. »
• » Mon métier de la santé » • » La fabrique de la décoration » (ouvre le 20 avril) • » L’entraînement sportif en trail et ultra-trail 2.0 »
• » Care for carers, Aider une personne âgée : un rôle à part entière. Conseils et soutien » • » Agricultures urbaines » • » Participation citoyenne : méthodes et civic tech. » • » Problèmes énergétiques globaux » • » Monnaies complémentaires, un nouvel outil au service des territoires. »
Nous souhaitons rendre hommage cette fois-ci aux
professionnels dont le travail est l’écoute des habitants pour qui le
confinement est un moment particulièrement difficile. Cette aide vous pouvez
la solliciter gratuitement auprès de la psychologue qui intervient habituellement
à la Maison des Solidarités et des Familles. L’accueil téléphonique est
confidentiel et gratuit. Renseignement et rendez-vous téléphonique au 06 48
46 75 94.
Dans la même optique, Mme Charmion Thompson,
psychologue-neuropsychologue (et membre d’Ensemble pour demain) a proposé à
la commune son aide pour un soutien en direction de parents et d’enfants qui
risquent de très mal vivre le confinement actuel. En effet, comme partout
ailleurs, à Saint-Egrève, il existe des enfants avec des troubles de l’attention,
de l’hyperactivité, des troubles du spectre autistique, des difficultés
d’apprentissage ou des enfants issus de familles en situation de très grande fragilité
pour diverses raisons. L’idée est donc d’intervenir en préventif et que les
relais tels que les professeurs des écoles soient en capacité de mettre en
lien des familles qui semblent en difficultés avec cette aide ponctuelle et professionnelle
le temps de passer ce moment délicat.
Nous ne sommes pas tous égaux
devant les contraintes dues à cette grave crise sanitaire et il ne faudrait pas
que les semaines de confinement viennent augmenter encore les inégalités
sociales déjà présentes dans notre société.
Deux ou quatre personnes dans une
maison et son jardin, une famille dans un grand appartement en ville, une
étudiante seule dans une chambre, une personne âgée isolée dans son
appartement, une grande famille dans un logement trop petit, …
Autant de contextes matériels qui
peuvent rendre cette période, si spéciale, plus ou moins difficile, parfois
très difficile voire insupportable.
Même si nous comprenons et
approuvons la mesure consistant à interdire l’accès aux parcs publics pour
limiter les regroupements, les premiers pénalisés par cette mesure sont ceux-là
même qui vivent plutôt en appartement et qui ont le plus besoin d’aller prendre
l’air et de se dégourdir les jambes. Rappelons à ce titre que 60% des
Saint-Egrévois.e.s vivent en appartement.
Télétravailler, faire l’école à
la maison … les familles ont dû s’adapter pour faire face à ce nouveau contexte
quotidien. Pourtant, nous le savons, le travail ou l’école à distance peuvent poser
problème à certaines familles dépourvues d’ordinateur ou de tablette ou n’étant
tout simplement pas assez « agiles » avec les outils numériques.
Dans d’autres cas, ce sont
parfois les parents qui sont dans l’incapacité d’accompagner leurs enfants pour
les devoirs envoyés par les enseignants. Les raisons sont multiples : soit
les parents sont absents en journée car ils continuent à se rendre sur leur
lieux de travail, soit ils peinent à suivre les cours et les devoirs de leurs
enfants.
Par ailleurs, à St-Egrève environ
1000 élèves mangent quasiment tous les jours à la cantine dans l’un des 6
groupes scolaires, de même qu’une partie des collégiens et des lycéens sont
inscrits à la cantine scolaire. Pour une partie des familles, celles avec des
revenus très modestes, le prix à payer par jour est de 1 € le repas pour les
écoles primaires et maternelles. Aujourd’hui et depuis un mois, ces mêmes
familles doivent acheter le nécessaire pour les repas de trois, quatre
personnes ou plus. Evidemment, nous pourrions penser que subvenir aux besoins élémentaires
de leurs enfants est le minimum. Pourtant, en ne percevant que les minimas
sociaux, il devient compliqué de nourrir toute sa famille avec 3 repas
équilibrés par jour…
Que dire également des femmes et
hommes courageux – ses, qui continuent à se déplacer pour leur travail, pour
permettre à chacun d’entre nous d’accéder à des produits alimentaires de
première nécessité, pour continuer à s’occuper à domicile ou dans des structures
des personnes fragiles, âgées, handicapées, pour faire respecter le
confinement, pour éviter encore l’amoncellement des déchets, … ils se mettent chaque jour en danger et ce sont souvent
les travailleurs les plus modestes. Nous partageons
largement l’idée que la valorisation du travail doit être revue à l’aune de son
utilité sociale.
Certes, nous pouvons nous réjouir
que les actions de solidarité, suscitées par les communes ou relevant d’initiatives individuelles, soient
nombreuses et que le lien social semble aussi se renforcer dans certains
immeubles ou quartiers.
Mais qu’en sera-t-il après ?
Nous le savons, on nous le
répète, « demain ne sera pas comme aujourd’hui ». Nous sortirons changés
de ces semaines d’isolement, peut-être aurons-nous la sagesse d’aborder notre
vie différemment … en consommant moins ou différemment, en étant attentifs à « la
planète », en portant plus attention aux autres. Espérons-le !
Surtout, nous devrons être
vigilants à ce que les inégalités sociales si criantes depuis quelque temps
n’en sortent pas renforcées.
Les moyens numériques ont considérablement changé
notre rapport au monde depuis plusieurs années. La puissance des matériels et
des logiciels à notre disposition ne cesse de croître. Les différents fabricants
et systèmes d’exploitation de nos smartphones permettent à tout un chacun
d’avoir accès très facilement à des outils avancés qui servaient, il y a 15 ou
20 ans en arrière, majoritairement aux professionnels.
En cette période de confinement, il est aujourd’hui
possible de communiquer instantanément avec ses proches, que ce soit au
téléphone bien évidemment, mais également par messagerie instantanée ou en
vidéo, au moyen d’ordinateurs et, de plus en plus simplement, via un
smartphone. On le voit, par exemple, dans certaines EHPAD où les personnels
mettent tout en œuvre pour communiquer de manière régulière et innovante avec
les familles des résidents. C’est désormais le cas à la Maison du lac de
St-Egrève, où comme partout ailleurs, les résidents sont confinés dans leur
chambre.
Dans le monde professionnel, l’ère numérique permet à
une partie des salariés le recours au télétravail. Certains secteurs peuvent
ainsi continuer tout ou partie de leur activité : banque, assurance,
journalisme, sociétés proposant du contenu en ligne, …
Pour les enfants, l’accès au numérique permet de
poursuivre une partie de leur scolarité, et de garder un contact avec les
professeurs.
Enfin, pour tous, la quantité de contenus
disponibles en ligne est vertigineuse, et il est impossible de tout lister
: informations, musique, films, séries, vidéos sur tous les sujets,
livres en téléchargement libre ou payant, spectacles, formation en ligne, … sans
oublier les jeux vidéos bien évidemment.
En conclusion, l’ensemble de ces ressources et de ces
moyens est aujourd’hui extrêmement utile pour permettre à notre économie de fonctionner
a minima, à un nombre non négligeable de travailleurs de continuer à rester
actifs et à percevoir un revenu plutôt que du chômage partiel et, bien-sûr, de
conserver le contact avec nos proches ou les services disponibles.
… Et des inconvénients
Tout usage d’un logiciel ou d’une application est
soumise à des règles, différentes selon les pays, et ceci que le logiciel soit
payant ou gratuit. Si certains services font preuve régulièrement de
transparence sur l’utilisation de nos données personnelles collectées, d’autres
sont bien moins explicites. En effet, les réseaux sociaux et toutes les
applications sont d’énormes consommateurs de données utilisateurs, ils
n’hésitent pas à l’écrire en toute transparence dans des Conditions Générales
d’Utilisation que chacun signe en toute confiance sans jamais les lire.
Dans cette catégorie des réseaux sociaux, certains
logiciels, sites, applications, se sont installés dans notre vie courante et
nous paraissent indispensables. D’autres, ont connu un énorme essor dès le
début du confinement. Les outils de vidéos-conférences ont vu leur
fréquentation croître très rapidement dès la mi-mars. Ils sont très pratiques
et répondent à une attente devenue immédiate. Les utilisateurs ont laissé de
côté les risques encourus par l’utilisation des données convoyées via ces
interfaces : récupération de données personnelles, d’identifiants et de mots de
passe, intrusions à distance sur les PC…
Le recours au télétravail n’est pas sans
poser problème également : s’il est indéniable qu’il permet de continuer son
activité, il n’élude pas les trois inconvénients suivants :
– chaque interlocuteur discute depuis son domicile. Si
certains peuvent ou ont aménagé un espace de travail dédié à leur activité,
cela n’est pas forcément possible pour tout le monde. Il devient ainsi fréquent
de partager une conversation entre son responsable et son entourage proche,
voire même ses voisins bruyants. Au niveau discrétion et immiscion dans la vie
privée, il est difficile de faire pire.
– de nombreuses personnes en télétravail doivent en
même temps surveiller leurs enfants. Suivant l’âge de ces derniers et leur niveau
de scolarité, et l’organisation de la journée avec les repas, il n’est pas
forcément évident d’organiser son temps de travail et il est probable que la
productivité ne puisse être au rendez-vous
– enfin, le télétravail n’est disponible que pour une
partie des salariés, soit parce que l’infrastructure de l’entreprise n’a pas
permis son utilisation pour tous, soit tout bonnement parce qu’il est par
nature impossible (agriculture, industrie agro-alimentaire, soins, commerces,
entretien…)
L’accès au numérique est également un vecteur de discrimination sociale : l’ingénieur en informatique aura des facilités à répondre à ses propres besoins et à ceux de son entourage alors qu’une personne ayant peu d’aisance avec ces outils sera encore plus en difficulté durant cette période. C’est encore plus le cas pour les enfants : ceux qui éprouvaient des difficultés d’apprentissage durant leurs heures de cours habituelles risquent d’être encore plus distancés si leur entourage ne peut leur fournir les moyens ou les connaissances pour poursuivre leur scolarité. Nous reviendrons ultérieurement sur l’école à la maison…
Et cette discrimination peut encore s’amplifier si les
moyens matériels font défaut : pas d’ordinateurs à disposition, zone
d’habitation pas ou peu couverte par un accès à internet…
Enfin, l’accès à des milliards de contenus est une
chance unique mais n’est pas non plus exempt de défauts et encore faut-il
savoir bien chercher l’information ! Vous l’avez peut-être déjà
constaté : vous tapez un mot clé dans un moteur de recherche et, au final,
vous tombez toujours sur les mêmes propositions de sites internet ou alors vous
arrivez sur des sites peu fiables, voire diffusant de fausses informations.
Le confinement subi par plus de la moitié des
habitants de notre planète participe de l’accélération et de la diffusion de la
révolution digitale en cours depuis l’arrivée d’internet. Que ce soit à
l’éducation nationale, dans des PME ou les grosses entreprises, dans les
associations ou dans les chaumières, jamais nous n’avons été aussi connectés, pour le pire comme pour le meilleur !
Nous vous invitons à revoir « Les dernières heures de Pompéi », documentaire très intéressant sur la ville de Pompéi et l’éruption du Vésuve, Replay jusqu’au 25 avril sur France TV ICI
Encore
faut-il avoir un logement et être bien logé ! Malheureusement, ce n’est pas le
cas pour tout le monde. En France, le mal logement concerne quatre millions de personnes
et revêt des situations très diverses : de l’absence d’un hébergement à une privation de
confort ou un surpeuplement accentué…
A travers plusieurs exemples bien réels et proches de chez
nous, l’injonction #restezchezvous fait écho à toutes
ces personnes qui soit n’ont pas de « chez elles », soit pour
lesquelles la notion de « maison » peut vite devenir un enfer.
Nous savons que des personnes sont actuellement hébergées dans le
cadre du dispositif hivernal prolongé dans un hôtel à Voreppe. Mais comment
faire pour rester confiner à plusieurs dans une chambre d’hôtel ? Comment
se ravitailler et assurer ses repas ? D’autres populations, par exemple des
jeunes étrangers mineurs se retrouvent, quant à eux, à leur majorité, sans
solution d’hébergement et de logement. Juste avant le confinement, certains avaient
trouvé refuge dans une aumônerie rue des violettes à Grenoble. Comment
appliquer des mesures de prévention dans ces conditions ?
De même, quand
une famille est nombreuse et partage l’espace restreint d’un appartement, la
vie ensemble peut devenir très vite, compliquée. Pour les femmes qui subissent
la violence de leur conjoint, cela devient carrément un enfer. Enfin, pour
l’enfant en situation de danger dans son milieu familial, rester confiné c’est
devenir captif de son prédateur. A St-Egrève, depuis très longtemps, il existe
une Maison d’Enfants à Caractère Social, où sont placés des enfants dits en
danger et donc retirés de leur famille. Comment ces enfants
et adolescents vivent-il l’injonction #restezàlamaison ?
Si la Maison
est une notion majoritairement rassurante, protectrice pour la plupart d’entre
nous, nous devons garder en tête que le confinement est aussi un révélateur du
mal logement et de la détresse sociale d’une partie de la population. Il ne
faudra pas l’oublier au moment de tirer les enseignements de cette crise
sanitaire.
La miellerie de Saint-Égrève (8 bis route de Grenoble, à côté du Pont de Vence ) propose de venir retirer des paniers de producteurs locaux /bio qui ne peuvent plus aller au marché. Vous pourrez trouver : pains, œufs, fromages, charcuterie, légumes, viandes, yaourts, …et de la vente directe de miel le mercredi à partir du 8 avril. Info http://www.peuplezele.com/. Tous les gestes barrières sont respectés.
De plus, concernant d’autres producteurs, Thierry Balestas rejoindra peut-être ce groupement : en attendant il peut livrer des plants (salades, persil, menthe…) à Saint-Égrève. Contact : 06 82 43 94 48. Il a des serres à Voreppe et habite la commune. Pour les autres producteurs qui étaient présents aux marchés de Fiancey ou de la Monta, il est possible de contacter aussi Karine et Joël Ganot et de pré-commander avant le lundi au 06 79 57 16 15. Le producteur de légumes Julien Moirans livre à domicile des paniers sur la commune. Ces paniers seront à pré-commander entre le mercredi 14h et le jeudi 18h au 06 09 24 98 10.
Informations publiées le 01 avril 2020 sous réserve de modifications des producteurs et de l’évolution de la situation d’urgence sanitaire.
“Une lettre pas forcément neutre mais plutôt un peu piquante pour réveiller les consciences ? J’ai adoré la lettre “coup de gueule” de Coline Serreau.
Alors je m’exprime aussi, dans cette tribune libre, donc qui n’engage que moi !
L’attention aux autres, le respect, la solidarité sont des valeurs qui m’importent et importent à notre collectif. Comment les mettre en œuvre en temps de confinement pendant la pandémie de Covid-19 ?
Parfois, durant ma sortie sportive dans mon quartier de Rochepleine, il
me prend l’envie de crier tout fort et des réponses me parviennent des balcons :
– “Avez-vous besoin d’attestations ?
– Non, la voisine m’en donne !
– Où sont passés les enfants ?
– On est là et ça va !”
Propos rassurants ! Vraie ou fausse inquiétude, de ma part ?
Il est vrai que j’ai peur des dommages collatéraux, après ce confinement de plusieurs semaines déjà…
Je pense surtout aux Gens qui sont enfermés dans de petits appartements,
seul.e.s ou avec des enfants. Les “Gens”, je n’aime pas employer ce
terme.
Alors, je vais parler de mes proches.
– Ma soeur vit seule dans une cité HLM. Personne à risque, elle sort
peu. Pourtant, la plupart du temps, elle se sent bien, soutenue par le biais du
téléphone car la famille, les ami.e.s sont très présent.e.s autour d’elle. Son
voisin lui a même proposé de lui faire ses courses…
Et dire que certain.e.s désespèrent encore du genre humain et discriminent les habitants des cités en disant qu’ils ne sont pas capables de se confiner d’eux-mêmes sans mesure de coercition !
En effet, je n’aime pas dire “Les Gens” mais je n’aime pas non
plus parler négativement des “Autres”. L’Autre plus fragile qui sert
parfois à me valoriser, Moi, un peu plus.
Acceptons les différences !
Ici dans notre ville comme ailleurs, ayons du discernement et soyons
attentifs à ne pas appliquer à un tout un groupe, les dérives de quelques-uns !
Evitons les clichés et soyons critiques quand des mesures policières plus appuyées s’appliquent dans certains quartiers. Des articles sérieux et documentés ont été publiés dans Médiapart les 24 et 28/03 à propos de dérives répressives dans des quartiers populaires. J’y suis sensible.
De fait, le confinement est accepté par 97% des français (chiffres que je considère comme fantaisistes. Mais ça fait plus sérieux). Qui ne souhaite pas se protéger et protéger ses enfants ?
Pour aller plus loin, je pense aussi que remplir l’”Attestation de
déplacement dérogatoire” chaque jour me semble disproportionnée. Elle
n’existe pas dans d’autres pays.
Appliquons strictement les gestes barrières ! Evaluons les risques de
dérives autoritaires !
Après cette diversion, je reprends :
– Ma mère est en EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes). Le personnel, très dévoué, nous la passe régulièrement au téléphone, humainement, sans se cacher derrière un règlement strict. Quel bonheur !
Cela limitera peut-être les dégâts psychiques de l’isolement puisque les visites sont interdites depuis le 11 mars, à juste titre.
Je rêve d’envoyer à son EHPAD une tablette numérique, pour pouvoir
communiquer en vidéo avec elle. Mais ça semble encore un peu futuriste…Prenons
le meilleur des technologies du numérique !
D’autre part, j’aimerais être prévenue si le coronavirus entre dans son
EHPAD. Mais n’est-ce un voeu pieux ?
Ainsi, je suis sensible depuis longtemps au parler vrai. Et il me semble
important de ne pas cacher les réalités à celles, ceux qui souhaitent les
connaître pour mieux se préparer à affronter une situation difficile.
Et cela me renvoie plus largement à une autre question : pourquoi n’a-t-on pas annoncé la pénurie de masques et de tests dès le début de notre confinement ? Pourquoi n’a-t-on pas dit que c’est l’impossibilité du dépistage qui a conduit nos gouvernants à choisir pour les français, un confinement presque total ? Ce manque de franchise augmente forcément et malheureusement notre part de suspicion face à nos gouvernants.
Chacun, comme moi, se fait son idée de la situation à partir de ses différents canaux d’information. Et c’est bien ! Mais on doit aussi s’efforcer de garder l’esprit critique, de ne pas transférer impulsivement des fake news et de faire barrage aux thèses complotistes !
Informons-nous ! Echangeons nos idées !
Avec notre collectif “Ensemble pour demain, un projet solidaire et écologique à Saint-Egrève”, nous allons nous battre, quand nous serons élus (!), pour développer des relations d’entraide.
Ainsi, j’ai cherché à rendre service. Et le CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) de Saint-Egrève m’a donné les coordonnées d’une dame âgée considérée comme “à risque” en cas d’atteinte au coronavirus. Je prends un réel plaisir à lui faire ses courses et à communiquer avec elle par téléphone. Une belle aventure humaine à côté de chez moi !
J’aimerais aider, parce que j’en ai les compétences, un enfant de mon
quartier à faire ses devoirs, par téléphone. Mais je n’ai pas encore trouvé à
qui m’adresser ! Pourquoi n’existe-t-il pas par quartier une plateforme sur
internet pour mettre les besoins et les propositions d’aide en face à face ?
Transformons cette période de confinement en plus d’ouverture avec nos proches et plus largement LES proches. Sortons-en grandis ! Coline Serreau a parlé. J’ai écrit. Alors écrivons !” Aïcha M’ lizi le 3 avril 2020