[ Publié le 10 avril 2020]
Encore faut-il avoir un logement et être bien logé ! Malheureusement, ce n’est pas le cas pour tout le monde. En France, le mal logement concerne quatre millions de personnes et revêt des situations très diverses : de l’absence d’un hébergement à une privation de confort ou un surpeuplement accentué…
A travers plusieurs exemples bien réels et proches de chez nous, l’injonction #restezchezvous fait écho à toutes ces personnes qui soit n’ont pas de « chez elles », soit pour lesquelles la notion de « maison » peut vite devenir un enfer.
Nous savons que des personnes sont actuellement hébergées dans le cadre du dispositif hivernal prolongé dans un hôtel à Voreppe. Mais comment faire pour rester confiner à plusieurs dans une chambre d’hôtel ? Comment se ravitailler et assurer ses repas ? D’autres populations, par exemple des jeunes étrangers mineurs se retrouvent, quant à eux, à leur majorité, sans solution d’hébergement et de logement. Juste avant le confinement, certains avaient trouvé refuge dans une aumônerie rue des violettes à Grenoble. Comment appliquer des mesures de prévention dans ces conditions ?
De même, quand une famille est nombreuse et partage l’espace restreint d’un appartement, la vie ensemble peut devenir très vite, compliquée. Pour les femmes qui subissent la violence de leur conjoint, cela devient carrément un enfer. Enfin, pour l’enfant en situation de danger dans son milieu familial, rester confiné c’est devenir captif de son prédateur. A St-Egrève, depuis très longtemps, il existe une Maison d’Enfants à Caractère Social, où sont placés des enfants dits en danger et donc retirés de leur famille. Comment ces enfants et adolescents vivent-il l’injonction #restezàlamaison ?
Si la Maison est une notion majoritairement rassurante, protectrice pour la plupart d’entre nous, nous devons garder en tête que le confinement est aussi un révélateur du mal logement et de la détresse sociale d’une partie de la population. Il ne faudra pas l’oublier au moment de tirer les enseignements de cette crise sanitaire.